Composition du Comité préparatoire : Edem Kodjo en difficulté

Plus d’une semaine après son annonce de mettre sur pied le comité préparatoire du dialogue national, le facilitateur désigné de ce forum, Edem Kodjo, ne s’en sort toujours pas à cause de l’infantilisme de la fameuse classe politique congolaise. Nous avons raison de qualifier celle-ci de pourriture. Il est vraiment inadmissible que des gens qui se sont arrogé le droit de parler au nom du peuple soient incapables de prévenir l’apocalypse qui se pointe à l’horizon de la nation. Au lieu de comprendre que le temps c’est de l’or, ils croient au contraire que le temps joue pour eux, alors que les échéances constitutionnelles s’approchent inexorablement.

Les Congolais  » Lambda  » ont le droit de se poser la question de savoir ce que veulent exactement tous ces personnages qui assiègent les média pour exiger leur participation au comité préparatoire ? On dirait qu’ils veulent pousser l’ex Premier ministre togolais à rendre le tablier pour que le pays s’enflamme afin qu’ils se retrouvent pour des conciliabules en vue du  » partage du gâteau  » comme ils l’avaient fait avec le monstrueux schéma 1+4.

Les Congolais n’oublieront pas de si tôt ce qui s’est passé après l’ouverture forcée de l’espace politique ex zaïrois à la démocratie un certain 24 avril 1990. Plusieurs médiateurs avaient atterri  à Kinshasa et réparti dépités à cause des incohérences de leurs interlocuteurs. En 1991, soit une après le lancement du multipartisme, alors que la météo politique zaïroise ne faisait que s’assombrir, la communauté internationale-toujours la même- a dû intervenir en venant au chevet du malade en dépêchant un certain Abdoulaye Wade.  A l’époque, la mouvance mobutiste et l’opposition tshisekediste (toujours le même) s’étaient retrouvées au Palais de Marbre pour un accord politique.

Cette  première phase dite Palais de Marbre I n’a pas donné des résultats escomptés. Déçu par des positions terre à terre des protagonistes en présence, le médiateur sénégalais devenu plus tard président de son pays, ne s’est pas empêché de qualifier (injurier)les acteurs de l’époque de classe politique médiocre. Il s’en était retourné dans son pays laissant derrière lui les médiocres s’entremanger. L’Union sacrée de l’opposition qui s’était constituée autour de Tshisekedi s’était fissurée suite aux débauchages opérés par le rusé Mobutu. Les chauves s’étaient alors démasqués.

En dépit de leur infantilisme, la communauté internationale n’a pas pour autant abandonné les ex Zaïrois. Elle leur a envoyé, en 1992,  après Wade un algérien du nom de Lakhdar Brahimi pour tenter de recoller les morceaux. C’était le Palais de Marbre II. Ici aussi les opportunistes zaïrois se sont séparés en queue de poisson au grand dam de la population et du facilitateur ainsi que de la communauté internationale.

Manque de nationalisme et de rationalité

Ensuite, c’étaient le botswanais Ketumile Masire, un autre sénégalais Moustapha Niasse, Thabo Mbeki, et que sais-je encore, pour amener les Congolais à comprendre qu’ils ont intérêt à s’entendre pour permettre à leur pays de jouer le rôle de locomotive qui est le sien comme l’a si bien déclaré Frantz Fanon :  » L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Zaïre( RDC) « .

Le comportement des acteurs politiques prouve à suffisance que le nationalisme dont ils se targuent à longueur de journée n’est qu’un slogan creux. En réalité, ce sont des opportuno-situationnistes qui ne cherchent qu’à assouvir leurs appétits gloutons dès qu’ils se trouvent aux affaires. C’est pourquoi, dès qu’il s’organise quelque part un forum politique, ils se ruent comme des affamés sur la nourriture pour avoir leur part. C’est le cas que nous vivons actuellement. Même des cadavres politiques veulent ressusciter d’entre les morts pour figurer sur la liste du comité préparatoire.

Ce théâtre prend un air dramatique lorsque certains personnages ubuesques connus pour leurs accointances politiques s’autoproclament aujourd’hui, pour le besoin de la chose, membres de la société civile. Après avoir exercé des fonctions de ministre dont le mandat a été catastrophique, ils se pointent sans gêne devant Edem Kodjo pour revendiquer une place dans le quota de la société civile. Pourtant, dans cette structure, tout est ordonnancé : il y a des ong des droits de l’homme, des ong de développement, des confessions religieuses et  des syndicats. Leur impact sur le terrain est palpable : d’où sortent tous ces margoulins qui sont en train d’embrouiller les cartes aujourd’hui ? L’Histoire jugera sévèrement tous ceux qui ont des agenda cachés dans le but de mettre la RDC à feu et à sang.

Rombaut  Ot